On sait qu’en plus de ses responsabilités classiques, l’université a peu à peu opérer une mue structurelle pour mieux répondre aux défis à la fois sociaux et professionnels auxquels elle est confrontée depuis plusieurs décennies.
Désormais, en plus de la recherche et l’innovation, l’Alma Mater s’intéresse à la réussite et l'insertion professionnelle des étudiants.
En effet, suite aux critiques qui lui sont sans cesse adressées, notamment celles de n’être que des moulins à diplômes, l’université s’est dotée de capacités et d’infrastructures pour, non seulement enrichir l’expérience de l’étudiant sur le campus et en dehors, mais également l’accompagner activement dans sa transition vers le monde du travail.
Si cette transformation structurelle du rôle et des responsabilités de l’université s’est opérée sans à-coups dans les pays occidentaux et dans certains pays africains, il n’en va pas de même dans la plupart des pays du continent noir au point que les étudiants achèvent leur cursus sans avoir développé aucune « compétence » ou acquis aucune expérience professionnelle; ce qui, bien entendu, les fragilise et les laisse sans défense face aux employeurs et recruteurs.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant d’entendre Fabrice Sawegnon, Président Directeur Général du Groupe Life et de l’agence de communication Vaudou, à qui on reprochait de préférer les « influenceurs du web» que les étudiants diplômés de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTC), d’affirmer : « On n’embauche pas de diplôme, il faut que les jeunes arrêtent de penser que c'est un diplôme qui donne droit à une fonction. C’est faux ! La légitimité vient de la compétence et du talent que tu as. Il y a des patrons d'entreprises aux États-Unis qui n'ont même pas fait des études supérieures et qui se sont retrouvés patrons de grosses compagnies qui emploient 50 mille personnes, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller à l'école pour faire ses diplômes.
Il faut le faire tant qu'on peut le faire, il faut étudier mais il ne faut pas juste s’arrêter à son diplôme. Il faut développer une compétence, un talent »
Sous ce rapport, il invite les étudiants à prendre conscience que le monde a considérablement changé et qu’à ce titre, il est crucial pour eux de saisir les nombreuses opportunités qui s’offrent à eux, précisément grâce à l’évolution technologique «https://www.afrique-sur7.ci/485662-fabrice-sawegnon-recrute-diplomes»
D’une part, il faut admettre que l’homme d’affaire a raison « sur toute la ligne » du moment où le plus grand nombre d’étudiants termine ses études sans même avoir eu l’opportunité de se frotter au monde professionnel.
D’autre part, reconnaître que les étudiants diplômés primo-demandeurs d’emploi ne sont pas employables faute d’expériences professionnelles ne résout pas la problématique, pour autant. Il aurait mieux valu que Fabrice Sawegnon, en tant qu’employeur donc recruteur, lève un coin de voile sur ces compétences tant recherchées dans le domaine audio-visuel et publicitaire dont il maîtrise les rouages. De cette façon, il est évident que des étudiants en communication pourront en prendre de la graine et être mieux préparés pour leur avenir professionnel.
KOUAME REMI OUSSOU